Prendre la mesure de la crise, sauver l'ostréiculture et soigner le “malade” Bassin d’Arcachon

Article publié le 30 décembre 2023, mis à jour le 17 janvier 2024

communiqué de presse
17 janvier 2024

Crise ostréicole, il faut arrêter de noyer le poisson et d’escamoter les vraies questions !    

Les écologistes attendaient de la première réunion préfectorale « crise ostréicole » un changement de paradigme basé sur un diagnostic lucide lié à l’artificialisation et la réalité du dérèglement climatique. Au contraire, le résultat est inquiétant. 

Rien sur le redimensionnement du SCOT pour mettre un coup d’arrêt à l'urbanisation, pourtant première cause de la crise. Rien pour anticiper la réalité du dérèglement climatique qui va aggraver les risques. L’analyse climatosceptique du président du SIBA, préférant croire qu’il s’agit de phénomène centennale, semble rester de mise. Rien non plus sur l’accompagnement de la filière ostréicole victime des pollutions. 

Ni changement de direction, ni remise en cause, au contraire on annonce une accélération des politiques qui ont pourtant montré leur inefficacité. La vérité, c’est que ces quelques millions d’euros d’argent public sans véritable transition écologique de notre territoire, relèvent d’une vision du siècle précédent. Le rafistolage des réseaux pour gérer les conséquences, sans s’attaquer aux causes ni tenir compte du dérèglement climatique, revient à jeter l’argent dans un puits sans fond. 

De plus les premières annonces financières montrent qu’il n’y aucun argent frais, mais simplement de l’affichage sur des crédits existants (Contrat de Plan Etat Région). 

Derrière ce manque de lucidité,  et ces erreurs de diagnostic, le seul résultat risque fort d’être une augmentation de la fiscalité Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations). Inadmissible, en cette période d’inflation, que les habitants en fassent les frais. Il est urgent d’arrêter de noyer le poisson et d’escamoter les vraies questions.  

Nous ré-affirmons que la réduction de l’artificialisation/ruissellement coûtera moins cher et qu’il faut dégager des marges de manœuvre financières en réorientant les budgets climaticides (comme l’autoroute jusqu’à Arcachon) vers la transition écologique et l’aide à l’ostréiculture.

Vital Baude Conseiller régional Groupe Écologiste, Solidaire et Citoyen Conseiller municipal d’Arcachon

Philippe Gaubert, conseiller municipal de Gujan-Mestras

communiqué de presse
30 décembre 2023

Ce n’est pas aux ostréiculteurs de payer les pots cassés puisque ce n’est pas une crise ostréicole. C’est une crise de l’urbanisation effrénée du Bassin d’Arcachon.   

Le Bassin d’Arcachon est tellement artificialisé que les habituels événements météorologiques intenses, intervenant tous les un ou deux ans, se transforment en véritables catastrophes récurrentes. Les zones urbanisées sont inondées et le réseau d’égouts déborde dans le milieu naturel. Les investissements du SIBA, financés par nos impôts, n’y changent rien. C’est un puits sans fond. La liste des habitants sinistrés s’allonge, les écosystèmes se dégradent. Aujourd’hui l’ostréiculture en fait une nouvelle fois les frais après les pluies intenses de novembre.   

Les scientifiques du climat nous expliquent que ces phénomènes météorologiques extrêmes vont s’accompagner de précipitations de plus en plus violentes. Pourtant, dans le SCOT, les Maires du Bassin d’Arcachon, sourds à cette réalité, veulent artificialiser 800 ha de plus et augmenter la population de 35.000 habitants.   

En plus de nous réveiller de plus en plus souvent les pieds dans l’eau avec des égouts qui refoulent, cette politique programme, de fait, le remplacement de la pêche artisanale et de l’ostréiculture traditionnelle par la plaisance et le sur-tourisme.   

L’inertie du Parc Naturel Marin, les investissements désordonnés du SIBA n’y changent rien. L'écocide de notre territoire se poursuit sans que les Maires ne changent de paradigme. Le Bassin est malade, il faut l’accepter, et prendre  les décisions à la hauteur de la gravité  de la maladie.   

Face à ce désastre économique, sanitaire et écologique nous demandons : 

  • que chacun reconnaisse que le Bassin est malade et que le traitement doit être à la hauteur du désastre. La réparation par sparadrap et la fuite en avant ne sont  plus possibles. 
  • que l’Etat explique pourquoi ses services n’ont pas détecté la contamination des coquillages qui ont été mis sur le marché. 
  • que l’Etat assume pleinement les réserves qu’il a formulées concernant le SCOT du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre et qu’il  fasse respecter la loi, et le principe de précaution 
  • Un SCOT qui limite l’urbanisation au seul respect de la loi en matière de logement abordable, qui préserve les écosystèmes et qui lutte activement contre le dérèglement climatique face auquel nous sommes en première ligne.   

Pour finir, nous avons aussi une pensée pour tous les consommateurs qui ont été malades et dont les fêtes ont été perturbées. Les services sanitaires d’urgence ont fait un travail remarquable et nous les remercions d’avoir pris en charge efficacement les plus fragiles.  

Il est urgent de ne pas se tromper sur le diagnostic et de soigner le Bassin d’Arcachon. Les ostréiculteurs ne doivent pas être les victimes d’une fuite en avant de politiques candides affirmant toujours que “tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes”.

Vital Baude Conseiller régional Groupe Écologiste, Solidaire et Citoyen Conseiller municipal d’Arcachon

Philippe Gaubert, conseiller municipal de Gujan-Mestras

crédits photos : Ertabbt