Sur les spots du Bassin d’Arcachon, on surfe toujours sur la vague du pétrole
mise à jour le 29 novembre 2023
Communiqué d'EELV Bassin d’Arcachon-Val de l’Eyre
8 juin 2023
En cette journée mondiale de l’océan, nous fêtons un triste anniversaire. Voilà presque un an que nous n’avons plus accès aux vagues.
Les conséquences des méga-feux de l’été 2022 se font encore sentir, puisque les accès aux plages où l’on peut surfer sont encore fermés. Le Petit Nice, quant à lui, a rouvert, mais la dynamique du niveau des océans se fait déjà sentir, avec une érosion nécessitant la fermeture de la plage deux heures avant et deux heures après la marée haute.
Notre territoire est en première ligne face aux changements climatiques
Et pourtant, sur le Bassin d’Arcachon, la société Vermilion, possédant des actifs de Total, va lancer 8 nouveaux forages pétroliers au sein du gisement dit « de Cazaux ». Et cela semble acceptable pour tout le monde… L’objectif historique de l’implantation de Vermilion sur le Bassin d’Arcachon est de prolonger la durée d’exploitation des champs de pétrole « en fin de vie » jusqu’à la dernière goutte, par tous les moyens, y compris de nouveaux forages.
Dans son dossier de demande d’autorisation datant de février 2023, Vermilion indique ainsi contribuer à l’économie locale. Comment les méga-feux contribuent-ils à l’économie locale ? Comment les pénuries d’eau contribuent-elles à l’économie locale ? Comment le changement climatique créé en grande partie par les activités pétrolières contribue-t-il à l’économie locale ? L’exploitation commerciale de ce champ de pétrole est accordée jusqu’en 2035 et la loi prévoit la fin de l’exploitation des hydrocarbures en 2040.
Alors que le sens de l’histoire voudrait qu’en parallèle du tarissement des puits actuels, nos communautés développent les énergies renouvelables et aménagent leur territoire dans le sens d’une sobriété énergétique, la France accorde le forage de 8 nouveaux puits de pétrole pour alimenter un modèle déjà mort.
2035, sans passer à l’action véritablement, c’est prendre quasiment 15 ans de retard sur l’urgence des actes et des investissements nécessaires à notre survie et à notre bien-être économique. L’investissement massif dans le changement de modèle industriel doit se faire aujourd’hui, pas dans 15 ans. Nos décideurs politiques ont le devoir moral et financier d’imposer aux entreprises implantées en France de construire l’avenir plutôt que de détruire des vies en produisant du changement climatique.
La vue depuis le Site classé de la Dune du Pilat et de la forêt usagère se limitera-t-elle bientôt d’un côté à une autoroute à yachts et à jet-skis sur-motorisés crachant de la musique par des méga-haut-parleurs portants jusque de l’autre côté des passes, et de l’autre côté à une forêt régulièrement calcinée, des mobil-homes climatisés, et des puits de pétrole toujours plus actifs ? Le cynisme n’a pas de limite.
Le Bassin d’Arcachon va devenir un nouveau symbole, ringard, d’un modèle fini, celui du pétrole.
Le Bassin d’Arcachon va devenir un nouveau symbole, ringard, d’un modèle fini, celui du pétrole. Nous souhaitons plutôt voir le Bassin devenir le fleuron d’un bien vivre à la française, à l’avant-garde d’une économie basée sur le respect des citoyens et de la nature, à la base de notre qualité de vie. Le royaume de la voile, de l’agroforesterie, de la bio, de la valorisation des services rendus par la nature et du tourisme responsable. Comment l’Etat, déjà doublement condamné pour inaction climatique, peut-il laisser ce projet se réaliser ?
EELV Bassin d’Arcachon-Val de l’Eyre
- Lors des questions d’actualité au gouvernement, le sénateur écologiste, Yannick Jadot a interpellé le gouvernement sur le projet contesté de forages pétroliers à la Teste-de-Buch, près d’Arcachon (Gironde).