Quand des jeunes de Bayonne réclament le simple droit de se loger : occupation par Maurizia à Saint-Esprit



Extrait de la déclaration du Conseiller municipal Mixel Esteban, Conseil municipal, 1er juin 2023

En occupant un immeuble public, les jeunes de Maurizia mettent en évidence une situation illogique : d’un côté des loyers aux prix qui explosent à Bayonne avec des jeunes exclus de leur ville ; d’autre part des locaux publics utilisables pouvant rester vide entre 15 et 20 ans. Intervention de Mixel Esteban , élu écologiste au Conseil Municipal de Bayonne. 

Avec l’occupation d’un immeuble d’habitation public par les jeunes du collectif Maurizia, c’est avec stupeur que nombre d’habitants de Bayonne découvrent qu’un bâtiment public comprenant six T4 et un studio en parfait état, avec cuisines et salles de bains équipées, est vide depuis huit ans. Ceci alors que le besoin de location sociale est de 11 000 demandes de familles sur la Côte basque et à Bayonne. L’immeuble, propriété de l’Établissement public foncier local (EPFL) pour le compte de la Mairie de Bayonne, pourraient rester encore vide dix ans, si on en croit les projets municipaux d’aménagement urbain de la Rive droite de l’Adour, quai de Lesseps. 

 Tout le long du quai, au pied de la Citadelle, l’EPFL a acquis pour le compte de projets de la Mairie, douze immeubles et entrepôts (9, 9bis, 10, 10 bis, 7, 13, 14, 15, 16, 17, 18 quai de Lesseps et 13bis rue St-Ursule). Certains bâtiments acquis en 2010, d’autres les années suivantes, pour une réserve foncière publique. 

Face à la difficulté de se loger, des jeunes de Bayonne et de la périphérie demandent donc au maire un contrat de bail intermédiaire ou « intercalaire ». Ce dispositif légal permet, la « gratuité » de la location en échange de travaux d’entretien du bâtiment. Ils ont d’ailleurs commencé à le faire, et proposent des activités tournées vers la solidarité et la culture, générant du travail, on le sait. D’autres structures bénéficient d’une gratuité solidaire au quai de Lesseps : Gaztetxe Zizpa (en 2013 squat de l’ancien tribunal vendu par la Mairie à des promoteurs immobiliers), Pausa accueil des migrants, Point d’Accueil Jour pour personnes en situation précaire. 

En occupant un immeuble public, les jeunes de Maurizia mettent en évidence une situation illogique : d’un côté des loyers aux prix qui explosent à Bayonne avec des jeunes exclus de leur ville ; d’autre part des locaux publics utilisables pouvant rester vide entre 15 et 20 ans. 

 Forcément, ces jeunes reçoivent un soutien naturel d’habitants de St-Esprit et du collectif Bâtir les Solidarité composé de douze associations tournées vers l’habitat solidaire (Fondation Abbé-Pierre, Secours Catholique, Croix-Rouge, ATD Quart-Monde, Foyer des Jeunes Travailleurs, Atherbea, Alda…). Ce collectif et nous-mêmes, demandons un « urbanisme transitoire » sur des « friches », au départ destinées à une gare TGV, maintenant à un projet municipal à long terme. Cette mise à disposition « transitoire » d’espaces publics de type « friches » pour des logements, activités artisanales, sociales, culturelles est déjà en cours à Bordeaux, Paris ou encore Lyon, avec des initiatives génératrices d’emplois lorsque les mairies s’impliquent. 

 Les jeunes de Maurizia qui sont d’ici, ont été scolarisés pour la plupart à Bayonne et réclament simplement un droit à se loger au pays, Herrian Bizi. 

Mixel Esteban, Conseiller municipal EELV de Bayonne, Conseiller d’agglomération Pays Basque Voir échanges avec le Maire de Bayonne, au Conseil municipal, sur le site de la Ville de Bayonne.