« Eau et sécheresse au Pays Basque : soyons au nivEAU ! »
« Eau et sécheresse au Pays Basque : soyons au nivEAU ! » TRIBUNE LIBRE PARUE SUR MEDIABASK – La section Pays Basque d’Europe Écologie-Les Verts réagit au Plan sécheresse voté par l’Agglo et propose ses mesures. La Communauté d’agglomération Pays Basque (CAPB) vient d’adopter un Plan sécheresse et une nouvelle tarification de l’eau. Même si certains aspects vont dans le bon sens, EELV Pays Basque déplore une politique de l’eau qui n’est pas à la hauteur des enjeux climatiques et sociaux. L’eau, un patrimoine commun qui requiert une gestion publique et une tarification sociale EELV Pays Basque rappelle que l’eau est un patrimoine commun. Sa gestion publique doit être privilégiée sous forme d’une régie de distribution, comme mise en place par les élus écologistes de Lyon et Bordeaux. Seule une gestion de ce patrimoine 100 % publique – et donc une facture qui revient à 100 % à l’eau – s’avère véritablement citoyenne. On regrette dès lors que l’évolution de la tarification prévue par la CAPB se limite à une simple harmonisation des tarifs sur l’ensemble du Pays Basque. Cela pouvant conduire pour certains ménages, selon leur lieu d’habitation, à des “augmentations de 50 euros hors taxes et redevances pour une consommation type de 120 m3 par an”. Au contraire, EELV Pays Basque défend une tarification sociale de l’eau, déterminée en fonction des revenus du ménage et de la composition familiale, ainsi qu’une tarification progressive de l’eau avec les premiers mètres cubes gratuits puis trois niveaux de tarification pour l’eau essentielle facturée à un coût symbolique jusqu’à environ 80 m3 par foyer, puis l’eau utile, et enfin l’eau de confort facturée bien plus cher. Non seulement ce dispositif existe déjà, mais il est encouragé par deux lois depuis 2010. Que de retard pris ! Plan sécheresse : n’ayons pas peur d’être ambitieux Comme à son habitude, la CAPB présente le Plan sécheresse sous forme d’un catalogue de mesures très génériques, sans qu’il soit opérationnel, financé ou planifié. Ces mesures restent très culpabilisantes pour le citoyen, avec l’injonction aux écogestes. Et nous regrettons l’absence d’obligation de déclinaison sur les communes. Le plan sécheresse de l’Agglomération manque cruellement d’ambition. Tout d’abord, il fait l’impasse sur la prise en compte de l’eau dans les documents d’urbanisme, leviers indispensables pour éviter le ruissellement et favoriser l’infiltration, en limitant l’imperméabilisation et en végétalisant. D’autres pays ont imposé depuis déjà des années des récupérateurs d’eau de pluie dans les nouveaux projets pour l’arrosage des jardins et les chasses d’eau… Pourquoi ne pas le faire ici ? Par ailleurs, le plan propose d’“étudier la faisabilité de réutiliser l’eau de vidange des piscines, dès 2024” alors que cette réutilisation est déjà en place dans de nombreuses collectivités pour l’arrosage des espaces verts. Face à l’urgence climatique, nous ne pouvons plus réinventer l’eau chaude et différer l’action. Un focus doit être fait sur l’agriculture qui représente 14 % de la consommation annuelle d’eau potable au Pays Basque, mais bien plus en période d’étiage avec l’irrigation. Si l’Agglomération prévoit des aides pour des récupérateurs d’eau de pluie ou des forages de substitution, nous proposons qu’elle prévoie également un accompagnement pour des pratiques agricoles et des assolements plus sobres en eau. En situation de crise, la fermeture de tous les points d’eau publics peut être problématique pour les plus précaires. En contrepoint, l’exception accordée aux golfs pour l’arrosage est incompréhensible. Enfin, des alternatives doivent être trouvées à l’achat envisagé en 2022 d’un stock de 100 000 bouteilles d’eau, représentant plus de deux tonnes de plastique. Au final, l’ensemble de la gestion de l’eau doit être revue. Si l’année 2022 est la plus chaude enregistrée en France, l’exceptionnel deviendra la norme en 2050. L’action doit, dès aujourd’hui, être à la hauteur de l’enjeu. Dans le cadre des États généraux de l’écologie, nous vous invitons à soumettre vos propositions sur l’eau en vous rendant sur le site internet dédié : eau.lesecologistes.fr