Crise de la pêche, en sortir par l’écologie et la démocratie

Après avoir manifesté à Rennes le 22 mars, de nombreux professionnels de la pêche ont décidé de bloquer toute activité de pêche dans les ports de Normandie, de Bretagne, et dans plusieurs autres villes de la côte Atlantique. Ces jeudi et vendredi 30 et 31, le CNPMEM appelle à deux journées “filière morte”. Tous les acteurs de la filière seront ainsi mobilisés solidairement. 

 La Commission Mer et Littoral d’Europe Écologie Les Verts souhaite témoigner de son soutien aux pêcheur·es qui rencontrent de plus en plus de difficultés à exercer leur activité professionnelle. Nos élu·e·s sont à leur écoute pour trouver des solutions à la crise qui menace actuellement cette activité si indispensable à notre alimentation.

Confrontés aux effets collatéraux du Brexit (plan de sortie de flotte qui impacte avant tout la pêche artisanale) et aux hausses de prix des carburants, les pêcheurs sont vent debout face aux multiples mesures qui visent à protéger les ressources halieutiques. Plus encore, ils souffrent de l’absence de vision du gouvernement pour défendre la pêche artisanale et permettre la transition du secteur de la pêche vers plus de durabilité. 

Les pêcheurs dépendent d’écosystèmes en bon état et sont conscients de la nécessité d’agir pour protéger l’environnement marin. Mais si elles sont prises sans vision globale et sans concertation avec les pêcheurs, des mesures nécessaires comme l’obligation de débarquement, l’interdiction du chalutage de fond dans les aires marines protégées, ou les périodes de fermeture de la pêche dans le Golfe de Gascogne risquent de causer une véritable casse sociale dans le secteur de la pêche. 

Les politiques publiques doivent s’inscrire dans une vision globale des territoires, s’adapter aux réalités locales, être pensées sur le long terme, et se construire dans un cadre démocratique qui redonne du pouvoir aux femmes et aux hommes qui vivent dans nos régions. 

La ceinture bleue des pêcheurs de l’île de Houat, la gouvernance du Parc marin d’Iroise, les parlements de la mer dans les Hauts de France et en Méditerranée sont des expériences à étudier et à adapter pour construire de manière concertée une politique de « ménagement de nos pays maritimes ». 

 Tout sera alors à prendre en considération : la fin de la spéculation sur les droits de pêche et une répartition plus équitable des quotas, la géographie des Aires marines protégées et la modération des usages, la décarbonation du secteur, l’impact des activités terrestres sur le milieu marin, les évolutions indispensables des techniques de pêche et des navires, le renouvellement générationnel, l’amélioration des conditions de travail, l’accompagnement nécessaire aux changements… 

 Le modèle que nous défendons est à l’opposé de la pêche industrielle, c’est celui d’une pêche artisanale, responsable et durable qui assure un revenu aux travailleur·ses, et une alimentation saine à la population. Nous entendons la colère exprimée, et appelons à ce que le dialogue se poursuive pour assurer à la fois la pérennité de l’activité de pêche artisanale et la protection de l’océan. Les deux sont intrinsèquement liées. 

Communiqué de presse de la commission Mer & Littoral d’EELV 

 crédits photos : Atacama, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons