Un projet de Surf Park à 50 km de l'Océan !
Groupe local EELV Pessac-Gradignan
Communiqué de presse
Alors que la mobilisation des associations en est au stade du recours au tribunal administratif, EELV Pessac-Gradignan continue à leur apporter son soutien. Contre le surf en boite, dans une méga piscine, défendons une utilisation sobre de l’eau et de l’énergie et la pratique du surf à l’océan.
Une méga piscine à vagues
Un investisseur privé souhaite implanter un surf park sur 3,6 ha avec deux bassins de 20 000 m3 d’eau au total où seront créées des vagues uniquement destinées aux surfeurs.
Il s’agirait d’une première en France car tous les précédents projets ont été abandonnés par les maires soit par sagesse soit sous la pression citoyenne.
Le porteur du projet soutient que le site d’accueil à Canéjan est une friche industrielle et que son installation sera exemplaire en consommation d’eau et d’énergie. Mais il s’agit d’un espace largement boisé dont une partie se situe en zone N naturelle.
Aucun surf park ne peut prétendre être autonome en énergie et en eau
Pour le projet de Canéjan, le premier remplissage des deux bassins sera assuré pour l’essentiel par de l’eau potable du réseau public, captée dans les nappes profondes qui sont déjà sous tension à cause de l'augmentation des prélèvements.
Il faut aussi tenir compte de l’évaporation en phase de fonctionnement, de probables fuites au fil du temps et de la consommation en eau des douches de l’installation hôtelière annexe.
Le stockage souterrain de l’eau récupérée des toits ne représentera que 18 % de la contenance des bassins. Les vidanges complètes des bassins, qui sont obligatoires en cas de problème sanitaire ou technique, n'ont pas été anticipées. Les porteurs de projet n’apportent pas de réponse claire sur l’utilisation de l’eau de pluie et de l’eau du réseau pour le fonctionnement du surf park. Rappelons que la commune de Canéjan a été reconnue en état de catastrophe naturelle pour cause de sécheresse des sols en 2022.
D’autre part, l’autonomie énergétique est encore moins démontrée, avec le recours à deux générateurs pour créer des vagues de 1m80, d’autant que les données de consommation des structures similaires existant à l'étranger restent inconnues.
Impacts sur L’Eau Bourde, l’environnement et la santé
Située à moins de 250 m en contrebas, la rivière L'Eau Bourde et plus largement la forêt et les zones humides voisines recevront l’eau des vidanges et de trop-pleins, de qualité discutable. Il n’y a eu aucune étude éco-toxicologique pour en évaluer les conséquences.
La qualité de l’eau des bassins est aussi à questionner puisque l’ARS, Agence Régionale de Santé, retient de manière surprenante par rapport aux conséquences sur la santé, une classification « Activité nautique » et non « Baignade artificielle », comme pour les piscines, qui sont elles encadrées par une réglementation stricte sur la surveillance et le renouvellement d'eau.
Études insuffisantes
Les autorités environnementales, sous le contrôle du préfet, ont validé la procédure de l’étude au cas par cas sans exiger d’évaluation environnementale plus poussée avec enquête publique.
Un projet socialement très discutable
Les tarifs annoncés seront inabordables pour une grande partie de la population. Le projet vise plus des surfeurs professionnels et une clientèle « haut de gamme ». Et l’activité implique une saisonnalité qui est synonyme de nombreux emplois précaires, peu soutenables.
Absence de concertation
Aucune information n’a été diffusée par le journal municipal ni par d'autres canaux comme la commission extra-municipale sur la transition, aucune enquête d’utilité publique n'a été effectuée.
Le maire a accordé le permis de construire le 27 février 2023 car selon lui, il n’existait aucun élément réglementaire pour qu’il s’y oppose. Dans une lettre du 2 juin distribuée aux habitants, la municipalité annonce qu’elle demandera l’instauration d’une tarification progressive de l’eau et qu’elle prendra des dispositions en cas de consommations supérieures à celles du permis de construire…
Leur recours gracieux ayant été rejeté par le maire, les associations mobilisées contre le projet déposent maintenant un recours contentieux.
Encore un projet du XXe siècle ! Encore un projet inutile !
Nous vivons une période-clé de transition où il s’agit de faire bifurquer nos choix politiques et nos modes de vie afin de garder notre planète vivable pour l'humanité. Ce projet fait fi des engagements de la France contre le réchauffement climatique et du plan Eau du gouvernement pour garantir l’eau pour tous et la préservation des écosystèmes.
Il nous éloigne du cap à tenir de « zéro artificialisation nette des sols » : il est indispensable de préserver et même de reconquérir tous les espaces possibles. De plus, ce type d’installation avec les activités diverses qui y sont associées, apporte des nuisances sonores et une surfréquentation humaine avec son lot de pollutions induites qui ne peuvent qu’impacter les écosystèmes environnants.
Il dénature la pratique du surf, comme le dénoncent la grande majorité des surfeurs, en proposant un surf en boite avec des vagues artificielles alors que les vagues naturelles de l'océan sont à 50 km. Choisir la bonne vague se fait en connexion avec les éléments naturels et l’environnement, c’est l’essence même de ce sport !
Nous soutenons la mobilisation et le recours déposé par les associations. Nous demandons l'abandon du projet et l'accès facilité pour tous à l'océan par transports en commun et à tarifs abordables.
Groupe local EELV Pessac-Gradignan
Signez la pétition !
Eelv Gironde soutient le collectif d’associations qui refusent ce projet et encourage la signature de la pétition.